Jeudi 26/08 : Puno – Chucuito, 15 kms, 3830 m.
Nous terminons les activités d’hier, (email, photos, blogue) et passons par la poste de Puno pour envoyer notre dossier médical à l’assurance en France. Il ne faudra que 15 à 20 jours pour qu’il arrive, nous dit-on.
Au moment du départ, Issac offre à chacun de nous une petite marionnette en laine, et c’est vers 15h00, après un au revoir chaleureux, que nous prenons la route. Vu l’heure, nous le savons, nous n’irons pas très loin. Nous longeons le lac Titicaca, par une route qui nous parait bien dangereuse : route droite et étroite, donc les véhicules vont vite, pas de bande cyclable.
Sur notre chemin, comme souvent, un chien bondit du bord de la route et vient droit sur nous. Alors que nous le chassons, il fait demi tour mais se trouve percuté de plein fouet par la voiture arrivant en face : accident sous les yeux de Léa, qui se retrouve bouleversée et choquée.
Nous nous arrêtons dès que possible dans une « hospedaje » pour nous remettre de nos émotions et passer la nuit. Léa et Tim regardent Aladin sur le net book, pendant que nous préparons la soupe.
Vendredi 27/08 : Chucuito – Juli, 70 kms, 3850.
Nous avons bien dormi et sommes tous les 4 en forme pour reprendre la route, avec beaucoup de vigilance. Rien de très intéressant à voir, c’est la campagne péruvienne qui touche à sa fin, et nous en profitons pour avancer rapidement. Nous restons impressionnés par le nombre de chiens écrasés.
Nous quittons ce pays que nous avons découvert et apprécié pendant deux mois au travers de ses innombrables sites et visages. Nous avons entretenu une proximité privilégiée avec la nature et l’environnement humain. Voyager à vélo, moyen de locomotion universel, voyager en famille, avec des enfants de bas âge, sont des accélérateurs de rencontre et de fait, elles ont été nombreuses et intenses.
Les étapes ont été souvent longues et difficiles et parfois au détriment de prendre du temps pour soi. Nos deux jours sur les îles du lac Titicaca, nous ont rappelé la nécessité d’être attentifs à cette dimension de notre existence.
Samedi 28/08 : Juli (Pérou) – Copacabana (Bolivie), 64 kms, 3830 m.
Alors que nous chargeons les tandems pour notre dernière étape péruvienne, Léa aperçoit une cyclo voyageuse en train de se préparer aussi à partir, quelques mètres plus loin sur le trottoir.
Bonjour Lucile…La rencontre est spontanée, facile, agréable. Nous nous sentons d’emblée proches les uns des autres, d’autant que les enfants perçoivent en elle une ressemblance avec Laurie, leur grande sœur, qui leur manque.
Lucile voyage seule depuis huit mois. Elle a déjà traversé en vélo les Pyrénées et l’Espagne, puis l’océan atlantique en catamaran. Elle a séjourné à Cuba avant de se rendre au Mexique, puis rejoindre le Pérou. Son périple et ses expériences sont impressionnants. Aujourd’hui, la solitude lui pèse.
Pour toutes ces raisons, nous nous invitons mutuellement à faire route ensemble et continuons de faire connaissance en roulant. Elle a un bon coup de pédale de par son jeune âge et son vélo plus léger que Fanlabise et Cassbizou et nous peinons pour la suivre dans les montées.
Heureusement, nous avons de quoi boire, grâce à nos gourdes Véloland, magasin fiable et de qualité qui nous équipe.
Olivier, Denis, Jean-Paul et toute l’équipe…êtes-vous là ?
Désolé, nous n’avons aucun problème technique pour l’instant qui nous permettrait de nous mettre en relation à ce sujet.
Nous arrivons à Pomata, dernière ville intéressante à visiter et parquons nos vélos dans l’enceinte de la cathédrale.
Nous sommes samedi, jour des mariages. A la sortie de la cérémonie religieuse, nous sommes invités au mariage civil à la mairie. Protocole, champagne bolivien, « saltenias », sorte de chausson aux légumes et à la viande, photos.
C’est bien atypique de se trouver dans de telles circonstances en tenue de cycliste !
Quelques kilomètres plus loin, nous quittons l’axe principal et prenons la route de Copacabana. Les paysages sont de toute beauté et déjà se dessine Yunguyo, puis Kasani, ville frontière.
Les formalités sont vite faites, et nous foulons le sol de la Bolivie, tout émus.
En expliquant au douanier notre voyage à vélo, il nous accorde un droit de séjour de 30 jours supplémentaires. Nous avons donc 60 jours pour traverser ce pays.
L’arrivée sur les hauteurs de Copacabana en fin de journée nous permet de contempler un coucher de soleil de pure beauté.
La fatigue est là et nous nous arrêtons au premier hôtel, pour s’installer tous les 5 dans une chambre. Après un repas agréable dans un resto chaleureux, où Tim s’endort sur la table, nous rentrons à l’hôtel pour nous remettre de la fatigue de la journée.
Au revoir le Pérou