Mercredi 25/05 : Ayutthaya – Suphanburi, 62 km en tandems.
A 5 heures du matin, nous apprenons que le train a deux heures de retard. Qu’à cela ne tienne on peut se recoucher et attendre que les employés nous réveillent pour la descente à Ayutthaya. Nous qui pensions être très tôt sur les routes et profiter de la fraîcheur pour pédaler !
L’avantage est que nous pouvons aller prendre le petit déjeuner à l’auberge où nous avons séjourné une semaine auparavant. Lap est contente de nous revoir et nous aussi. Elle nous sert un bon petit déjeuner et essaie de convaincre Léa de rester avec elle. Il fait trop chaud pour pédaler pense-t-elle.
Il nous faut parcourir 7 kilomètres pour sortir de la ville et gagner la grande route, encore une deux fois deux voies, mais qui très vite nous amène en pleine campagne.
Nous pouvons longer les rizières et voir des paysans au travail de labour, avec des vaches, ou un engin motorisé ou encore, plus rare, un tracteur.
Il fait de plus en plus chaud, 35°C passés. De pauses à l’ombre en pause ombragée, nous progressons. C’est tout droit et tout plat.
Un homme arrête sa voiture pour nous donner des boissons énergétiques. Il est tout content d’être photographié, c’est aussi notre façon de le remercier que de le prendre en photo.
Nous faisons confiance et les boissons nous font du bien. Avec cette chaleur, nous n’avons pas faim, et nous grignotons quelques chips de bananes. Nous roulons d’un bon rythme.
Vers 13 heures, et après 62 kilomètres, nous sommes tous contents de trouver un hôtel à quelques kilomètres de Suphan Buri, ce qui nous évite de rentrer dans la ville. Nous trouvons une chambre confortable avec clim. La douche et la fraîcheur nous revigorent ce qui permet de faire un peu de travail scolaire, avant de dîner.
Jeudi 26/05 : Suphanburi – Kanchanaburi, 96 km en tandems.
A 7h30, nous prenons le départ avec Kanchanaburi comme objectif pour ce soir. Le profil de la route est toujours le même, et heureusement que c’est plat. Nous alternons les temps de pédalage et les pauses.
Notre préférée est celle où nous avalons huit mangues d’un coup tellement nous avons soif et faim. Nous aimons bien aussi la pause dans le nouveau petit supermarché Tesco Lotus, dont c’est l’ouverture ce jour-là. De la fraîcheur, de quoi acheter un pique nique et boire un bon café. A ce moment de la journée, nous avons déjà parcouru 48 kilomètres et il nous en reste 43 pour atteindre notre objectif.
Allez, on repart courageusement car il fait plus de 40°C. On avance, on avance et il nous faut refaire une pause à l’ombre d’un abri bus. Les bancs nous tendent les planches pour la sieste.
Après ce repos, nous repartons et au bout d’un kilomètre, Tim réclame ses lunettes de soleil ! Demi tour, il les retrouve sur le banc et nous sommes ravis de faire 2 kilomètres.
Les derniers 25 kilomètres sont difficiles mais heureusement le soleil se voile de temps en temps.
A 5 kilomètres du but, il nous faut trouver un abri sous le proche d’une école car un orage s’abat sur nous. Une fois l’orage passé, nous repartons avec en ligne de mire le centre ville et un ciel d’encre. Ce n’est pas bon signe. Une grande avenue en légère descente nous amène à l’entrée de la ville. En quelques secondes des trombes d’eau nous tombent dessus.
Vite, arrêt sous un arbre pour mettre nos vestes de pluie. Les chutes d’eau sont impressionnantes et le niveau d’eau monte. Impossible de sortir notre plan, nous irons au feeling. Par endroits, des courants d’eau dévalent les rues qui se remplissent de plus de 20 centimètres au point de ne plus distinguer les trottoirs. Les gouttières dégoulinent en plein milieu des rues tels un jet. C’est l’hécatombe et comme dans toute tourmente, un bienfaiteur nous tombe du ciel. Il comprend à quel hôtel nous voulons aller et avec son scooter, il nous guide jusqu’à la bonne adresse. Il faut emprunter un chemin en pente où l’eau ravine et nous finissons les pieds dans la boue. Nous descendons quelques marches d’escalier pour trouver un hébergement installé sur un radeau flottant sur la rivière Kwaï. Insolite !
La chambre fera l’affaire : une pièce en bambou, à peine plus large que le lit. Douche à l’eau froide au rythme du roulis du radeau.
Vers 18h30, nous gagnons la salle à manger ouverte aux quatre vents. Nous sirotons une bière et les enfants un jus de fruits, puis dégustons pâtes et riz, assis sur des coussins devant des tables basses. Nous faisons la connaissance de deux français et échangeons nos idées.
Les quatre chiens aiment notre compagnie mais ce n’est pas réciproque. L’un d’eux a des puces et se laisse aller à uriner contre l’enceinte de la chaîne hi fi, un manque certain d’éducation. Sans doute énurétique, il sème sur son passage multitude de gouttes malodorantes qui nous incitent à lever le camp et aller nous coucher.
Vendredi 27/05 : Visite du temple des tigres et du pont de la rivière Kwaï.
Le ventilateur tourne lorsque la montre de Marc sonne. Il est huit heures du mat ; et nous n’avons pas de frissons. Il est surtout l’heure de nous lever car nous envisageons d’aller voir les tigres.
Nous nous rendons à pied au centre ville vers le terminal des bus et réussissons à trouver un taxi brousse qui accepte de nous conduire au temple des tigres, à 45 kilomètres de là.
C’est parti et très vite, la pluie nous oblige à bâcher les côtés, sans quoi nous serions trempés. Il faut nous cramponner dans les virages mais heureusement la route est toute droite. Nous arrivons sur le site et attendons l’ouverture.
Encore 300 mètres à parcourir à pied et nous y voilà, devant les tigres, entourés d’une multitude de gardiens.
Nous se sommes pas habillés de rouge, orange ou rose (couleurs qui excitent les tigres) et Anne-Claire n’a pas les épaules dénudées (nous sommes dans un temple où vivent des moines). Les chances sont de notre côté pour ne pas nous faire bouffer.
Quelques photos en caressant le flanc d’un tigre qui sommeille… et il vaut mieux.
Puis nous allons voir les plus jeunes batifoler dans un bassin.
Une australienne du staff se charge de les exciter, de les déplacer en les attrapant par la queue, pour notre plaisir. Les moines sont maintenant là et déambulent d’un tigre à l’autre. Fumeurs et tatoués, de vrais loulous ces moines !
Au passage, nous avons la chance d’apercevoir des nouveaux nés, transportés dans une corbeille pour aller à la nurserie.
Ensuite, nous sommes rassemblés et partons par petits groupes à la queue leu leu avec un tigre, un moine et des gardiens. A tour de rôle, nous tenons la laisse du tigre.
Nous sommes très courageux, même pas peur et Léa a la surprise de se faire arroser par le pipi de monsieur. Chemin faisant, nous arrivons au canyon où les tigres sont attachés avec leur chaîne à un pieu.
Là aussi, nous pouvons aller un par un, tenu par la main d’un membre du staff, nous faire photographier avec notre appareil, aux côtés des tigres.
Il fait chaud, des ventilateurs tournent pour nous faire patienter, un gros brumisateur envoie des gouttelettes d’eau, des bouteilles d’eau sont distribuées.
Nous remontons du canyon pour observer les tigres adolescents jouer dans l’eau. Tels des gros chats qui se cherchent, ils s’amusent dans l’eau et on resterait des heures à les regarder.
Nous saluons une biche, des vaches, deux ours noirs dans un enclos, avant de repartir.
Dans le taxi brousse, nous arrivons à grignoter un pique nique en tenant d’une main le sandwich et de l’autre la balustrade.
De retour à l’hôtel, nous enfourchons nos tandems pour nous rendre au pont de la rivière Kwaï, rendu célèbre par le livre de Pierre Boule et le film qui a suivi.
Nous arrivons sous la pluie, ce qui n’empêche pas un peu d’émotion.
Nous pouvons le traverser jusqu’à l’autre extrémité. Nous pensons aux hommes ayant trimé, souffert et payé de leur vie pour la construction de cette ligne de chemin de fer sous l’œil et les coups des gardes japonais…
Après cela, il nous reste 10 minutes pour pénétrer dans le cimetière des victimes de la guerre et la construction du chemin de fer.
De retour à l’hôtel, nous rencontrons Natalia, jeune femme colombienne, vivant à Bangkok pour trois ans, Sergio et Islena, ses parents. Quel bonheur de nous replonger dans la langue espagnole, sur ce radeau de la rivière kwaï. Un beau mélange des cultures.
Samedi 28/05: Kanchanaburi – Nakhom Chaisi, 89 km en tandems.
« Le jour se lève à peine, je suis déjà debout, et déjà je promène…mes mains sur les affaires pour boucler les sacoches ».
Nous sommes émus car c’est notre dernière journée de vélo en Thaïlande, pour rentrer au musée Jesada, où nous avons laissé nos cartons de tandems et quelques affaires. Le petit appartement nous attend pour terminer notre séjour au pays du Siam.
Il est 7h30 lorsque nous prenons le départ, dans une ville déjà bien réveillée. Nous traversons Kanchanaburi, ses immeubles, ses commerces, échoppes, évitons les chiens et prenons notre place dans le trafic.
Aujourd’hui, nous parcourons plus de 80 kilomètres de plat, sans vent, sans mal aux jambes, sans être essoufflés, avec par endroits des arbres le long de la route pour nous mettre à l’ombre.
Un homme s’arrête pour nous donner de l’eau, d’autres nous encouragent, nous soutiennent dans l’effort ce qui fait un bien fou pour le moral et nous incite à appuyer un peu plus. Nous avançons à un bon rythme en essayant d’oublier la chaleur, la circulation incessante, le bruit et la pollution due aux gaz d’échappement. Nous connaissons maintenant bien le climat thaïlandais et savons nous y adapter. Le pédalage à vive allure est aussi un bon moyen pour se faire de l’air.
Dernière halte pour quelques courses avant d’arriver au musée. Il est 16 heures et le personnel est encore là pour une heure. Quelques visiteurs terminent leurs déambulations au milieu des voitures et nous gagnons notre appartement que nous avons quitté il y a deux semaines.
Du dimanche 29/05 au mercredi 01/06, jour de notre départ de Thïalande.
Nous avons quatre jours devant nous pour nous préparer à notre ultime vol qui nous ramènera à Paris via la Finlande. Nous sommes bien sur heureux de retrouver toutes les personnes dont nous nous sommes séparées en France pour réaliser notre projet de voyage. Nous sommes aussi tristes d’arriver à ce terme et de laisser derrière nous le temps de l’aventure et de la découverte. Ainsi va la vie. Déjà de nouveaux projets se profilent à l’horizon et nous aide à vivre positivement la fin de notre périple.
Marc, le baroudeur rencontré à Bali, arrive avec son camion 4X4 au musée. Nous sommes ravis de le retrouver et de profiter de sa présence encore quelques jours. Ensuite, nos routes se sépareront.
Soumeth, de retour d’Europe, nous fait l’honneur de nous consacrer deux soirées dans les restaurants thaïs qu’il aime à fréquenter. Les échanges avec lui sont riches d’enseignement sur la vie des thaïlandais et aussi sur l’histoire de ce beau pays.
Nous terminons notre séjour en Thaïlande avec le sentiment d’avoir manqué de temps. Un prochain voyage pourrait nous conduire dans cette belle région qui est l’Asie du sud-est. Le rêve est là.
Pascal Engelmajer 10/09/2012 05:07
perrin michel 28/06/2011 22:17
Huguette et Aldo 11/06/2011 19:33
DEGRANGE 05/06/2011 22:52
Gisèle ROUX 05/06/2011 12:44