Sacré Machupicchu
Jeudi 12/08
Après 1h30 d’attente sur le trottoir, où Léa et Tim font preuve d’une belle patience, il fait encore nuit lorsque nous montons dans le bus. La route est chaotique, tortueuse.
Nous nous élevons à vive allure. A chaque lacet, nous sommes impressionnés et la tension monte en nous. Est-ce le trac, l’excitation d’être à l’aube d’un moment exceptionnel, au bord de réaliser un rêve construit il y a bien longtemps. Le jour pointe, dévoilant un paysage des plus étonnant, un paysage de montagnes abruptes, couvertes de forêts denses, un paysage si différent de ce que nous avons vu jusqu’à présent, une part de mystère est là. Mais où est-il ce sacré Machupicchu ?
A la descente du bus, il nous faut encore faire la queue aux portes du site, derrière une foule de personnes. Sommes-nous dans les 400 premiers ? Pouvons-nous encore espérer monter au Waynapicchu ?
Notre joie est immense, lorsque enfin un employé passe et nous tamponne nos billets.
Les portes s’ouvrent…nous avançons et pénétrons dans ce lieu divin.
Malgré le nombre important de visiteurs, nous nous sentons comme seul, dans un état second, en proie à une forte émotion. Le silence règne, il se dégage un profond respect, impressionnant. Instant fort, magique…
Les enfants nous ramènent à la réalité lorsqu’ils aperçoivent Heinz et Nicole, nos amis suisses à quelques mètres de nous ! Hasard et joie de la rencontre… Nous nous donnons rendez-vous à Cuzco pour le lendemain.
Nous nous mettons en marche pour traverser le site et rejoindre le point de départ de l’ascension du Waynapicchu.
Nous nous plaçons dans la file d’attente, pour finalement apprendre que nous ne pourrons monter qu’à partir de 10h00, avec les 200 autres personnes. Qu’à cela ne tienne, nous reviendrons comme prévu.
Il est 7h00 du matin. Le soleil étend ses premiers rayons au-delà des brumes matinales et inonde la partie haute du village.
Nous nous rendons vers le haut de Machupicchu jusque sur les terrasses et le cimetière. Depuis le Poste de Vigie, en haut des terrasses, nous découvrons tout une ville organisée, avec le secteur agricole, séparé par le Grand Fossé Sec, du secteur urbain. Cette vue d’ensemble est époustouflante.
Tous les terre-pleins sont orientés vers le lever du soleil et profitent pleinement des rayons du matin. Rien n’était laissé au hasard, tout était organisé et fonctionnel.
Le Poste de Vigie est situé de manière stratégique et contrôlait deux chemins incas.
En descendant, nous franchissons la Porte de la Ville, qui donne accès au secteur urbain et divise la partie religieuse de la partie civile.
Nous arrivons à la Place Sacrée, entourée de trois temples : au nord, le Temple Principal, au sud, la Maison du Prêtre et à l’est, le Temple des Trois Fenêtres.
En continuant à monter, nous accédons à un affleurement rocheux, au sommet duquel les Incas avaient placé un observatoire astronomique, l’Intiwatana ou « attache du soleil ».
C’est de là que les Incas mesuraient le temps par rapport aux solstices et aux équinoxes. Les incas ne s’intéressaient pas au calcul des heures et des minutes, mais plutôt à la détermination des mois et des années afin d’établir un calendrier favorable aux cycles agricoles.
En descendant la colline de l’Intiwatana et en passant par la Place Principale, nous parvenons à l’extrémité nord de Machupicchu et ainsi à la Roche Sacrée, dernier lieu avant de monter à Waynapicchu.
Quelques minutes d’attente et nous voici partis pour une heure de montée, avant d’accéder au point culminant de ce mont. Les enfants grimpent comme des cabris, mais il nous faut veiller à eux et à Tim en particulier dans les passages aériens et exposés. L’arrivée au sommet est émouvante.
Nous dominons de si haut Machupicchu, que c’est à peine si nous le reconnaissons.
Petit pique-nique sur une terrasse agricole avant de redescendre et de mettre à rude épreuve les genoux et les jambes.
De retour en bas, nous faisons une pause sieste.
Malgré le nombre important de visiteurs, nous parvenons sans difficulté à trouver des coins isolés pour nous reposer.
Sur le chemin du retour, nous traversons la partie urbaine, admirons l’encastrement des pierres, fleuron des incas, l’ingéniosité de l’organisation de l’habitat.
La perfection... ...déstabilisée par le tremblement de terre
Nous sommes étonnés de voir combien la journée est passée vite. Tim et Léa commencent à fatiguer et sont impatients d’aller se baigner dans les eaux chaudes.
Nous quittons à regrets ce lieu magnifique, pour nous engouffrer dans un bus et regagner le village de Aguas Calientes.
Sans se faire prier, les enfants enfilent leurs maillots de bains, attrapent leur serviette, oublient la fatigue pour se précipiter vers les « banos ».
Mais qui voit-on, barbotant dans ce bain si chaud ? Nicolas, notre incas lyonnais et olympien, délesté de son bonnet et de ses guêtres, heureux comme un prince de se retrouver dans son élément naturel.
Les retrouvailles sont sympas… Nous avions prévu de nous retrouver à Machupicchu et c’est à machupiscine que nous nous racontons les aventures. Que c’est bon de faire trempette dans une eau si relaxante !
Pour couronner la journée, nous nous offrons un dernier repas à l’Indi Feliz et déguster quelques mets bien français. Les enfants harassés, s’endorment avant la tarte à l’orange. Sont-ils retournés au pays des incas ?