Jeudi 30/12 : Christchurch - Greymouth, 250 km en train.
Le conseil de famille, tenu en réunion sur l’île du nord fin décembre, a décidé que nous franchirions les Alpes néozélandaises, colonne vertébrale de l’île du sud, d’est en ouest en train, puis dans l’autre sens, plus au sud, d’une manière sportive et tandemistique.
Le réveil est matinal pour cet avant dernier jour de l’année 2010. L’organisation est minutée comme à chaque départ en transport collectif. De plus, le camping est éloigné de la gare.
Christchurch est une ville plate très étendue, aux avenues larges et bordées d’arbres, un paradis pour les cyclistes en ville que nous sommes. La fraîcheur matinale est agréable, nous pédalons avec plaisir pour parcourir une dizaine de kilomètres sur des avenues peu encombrées.
Arrivés à la gare, nous chargeons tandems et sacoches sans difficulté dans le wagon où se trouve la motrice et trouvons nos 4 places se faisant face. Nous hésitons entre taper la belote et prendre un petit déjeuner. Nous vous laissons deviner quel a été notre choix.
Le parcours en train est magnifique et nous permet de traverser de beaux paysages alpestres.
Le train emprunte des viaducs enjambant des rivières encaissées.
Après 3h30 de voyage, alors que nous nous attendons à trouver la pluie, nous arrivons à Greymouth sous un soleil radieux.
Cette ville fut longtemps une escale pour les Maoris lors de leur voyage en pirogue à la recherche du jade (la pierre verte). Les premiers colons blancs quant à eux sont arrivés à partir de 1860 et leur nombre a explosé après la découverte d’or en 1865. Plus tard, c’est le charbon de bonne qualité et en grande quantité qui a assuré le développement de la ville et en a façonné l’image actuelle.
Cris, rencontré à Kaikoura, travaille dans une des mines. Il vient de perdre bon nombre de ses copains dans une explosion survenue courant novembre et qui a fait 29 morts, 29 hommes âgés de 17 à 62 ans. Nous venions d’arriver à Auckland lorsque nous avions appris cette nouvelle qui nous avait affectés. Nous pensons à l’accident de la mine au Chili, où par miracle, tous les mineurs ont été sauvés.
Après une halte à la bibliothèque pour mettre en ligne un article et faire du travail scolaire, nous sautons sur nos tandems pour faire quelques kilomètres en direction du sud, le long de la côte.
Nous nous installons dans un camping en bord de mer.
Pendant que Léa, Tim et leur père se prélassent dans un jacuzzi, Anne-claire prépare le repas. Ne vivons-nous pas dans un monde injuste ?
Après s’être régalés de poissons en robe du soir sur lit de petits pois, nous partons marcher sur la plage de galets et admirer le coucher du soleil sur la mer de Tasman. Contemplation...
Avant de nous glisser sous la tente, nous nous aspergeons de produit répulsif car les sandflies nous attaquent et nous voulons leur laisser aucune chance de nous marquer à tout jamais de leurs petits crocs pointus.
Vendredi 31/12: South beach – Kakapotahi, 75 km.
Au réveil, la tente est sèche et nous en profitons pour plier rapidement. Nous partons sans pluie mais ne tardons pas à recevoir les premières gouttes. Nous sommes rassurés de trouver ce à quoi nous nous attendions.
La ville de Hokitika nous invite à une halte pour visiter l’atelier de travail du jade.
La proximité des mines d’or et des rivières, sources de jade, a permis à cette ville de développer un important artisanat de bijoux.
Un autre artiste ramasse les galets sur la plage et peint des kiwis, ou autre motifs selon son inspiration. C’est joli et malin. « Je gagne ma vie grâce à la plage » nous précise-t-il.
Pourrons nous, à notre retour, gagner notre vie à peindre des marmottes sur des écorces de sapin ?
Nous reprenons la route assez plate et faisons notre halte pique nique en bordure d’un départ de sentier, que Léa et Tim partent explorer avec l’appareil photo. Le sentier au milieu des flax et fougères arborescentes les conduit en bord de mer.
Au bout d’un moment qui nous paraît trop long, Marc part à la recherche des deux explorateurs et débusque un kiwi.
Enfin un ou presque. Au passage, ils admirent un « pounanu », cette petite pousse de fougère qui est l’un des emblèmes de la Nouvelle Zélande.
Il fait bon, un tantinet frais, nous avons plaisir à avaler les kilomètres, les enfants sont en forme et coopèrent bien. Nous les récompensons d’une halte chocolat chaud au village de Ross.
La serveuse s’inquiète de savoir où nous allons dormir ce soir. Ne le sachant encore pas nous-mêmes, elle nous conseille un backpacker installé dans une ancienne église situé d’après elle à environ 10 kilomètres.
Nous repartons contents de tenir une piste, le nez sur le compteur. 10, 12, 15 kilomètres passent et toujours rien, rien d’autre que de magnifiques forêts, des rivières descendant des Alpes et enjambées par des petits ponts à une voie.
Les kilomètres défilent dans cette partie sauvage, toujours aucune église à l’horizon. Nous en avons plein les pattes et nous décidons d’en rester là pour cette année 2010 à la vue d’un panneau « Fergusson farm ».
Nous empruntons le chemin qui mène à la maison et frappons à la porte. Personne ne répond, nous nous dirigeons alors vers les bâtiments agricoles et hélons. Un monsieur âgé ouvre la porte de la grange sitôt suivi d’un homme plus jeune à la belle chevelure rousse. Ern est en vacances chez son père pour une semaine et s’occupe de la tonte des moutons. Il accepte d’en tondre un sous nos yeux…
Quel sport ! Attraper le mouton par les pattes avant, l’extirper de l’enclos en reculant, sans trébucher, le renverser avant qu’il ne vous renverse, coincer le bougre entre les deux jambes en évitant de se faire mordre, se saisir de la tondeuse et engager une lutte pour le dénuder. Tout ceci n’a rien d’une scène amoureuse, mais relève plutôt d’un sport national.
L’homme en ressort dégoulinant de transpiration alors que le mouton retrouve sa liberté avec un sentiment de légèreté. Imaginez que les professionnels tondent jusqu’à 300 moutons par jour !!!
Paroles et musique :
La laine des moutons, c’est nous qui la tondaine
La laine des moutons, c’est nous qui la tondons
Tondons, tondons, c’est nous qui la tondaine
Tondons, tondons, c’est nous qui la tondons.
Puis le père de Ern nous accompagne en quad jusqu’à la maison pour nous montrer la pelouse pour la tente, les sanitaires pour la douche.
Quelques minutes après, le campement est installé, Ern arrive avec 3 bières et 2 boissons pour les enfants pour trinquer avec lui à la nouvelle année à venir.
Nous cuisinons notre plat de coquillettes que nous dégustons avec une sauce au pesto, assis à une table. Le soleil vient de sortir des nuages et, avant de disparaître derrière la forêt, illumine notre dîner de réveillon. Une pure merveille !
Couchés sous la tente pour notre dernière nuit de l’année, avec un profond sentiment de bonheur, nous partageons notre bilan. Quelle n’est pas notre surprise quand Tim nous dit qu’un de ses moments préférés de l’année a été les dizaines et les unités !!!!
Sur un fou rire général, nous nous endormons dans les bras de Morphée, qui est là aussi en Nouvelle Zélande.
Samedi 01/01: Kakapotahi – Matahora, 66 km.
BONNE ANNEE HAPPY NEW YEAR
Au réveil, le soleil est là pour nous souhaiter l’entrée dans 2011 et sécher la tente de la rosée nocturne. Nous nous souhaitons une bonne santé, une belle poursuite du voyage et de continuer à vivre de belles rencontres.
Plein d’ardeur, nous reprenons la route. Fanlabise et Cassbizou sont en pleine forme et adorent la traversée des ponts à une voie. Ils nous portent chance car à chaque fois les véhicules s’arrêtent et nous pouvons passer en sécurité.
Lors de notre pause pique nique à Hari Hari, nous croisons un cyclotouriste hollandais, qui nous apprend qu’une famille française circule à vélo dans le même sens que lui. Nous devrions les croiser bientôt et sommes impatients de cette perspective.
L’épicerie du coin nous permet de s’approvisionner en pain. Nous y dénichons aussi un livre pour enfants « le voyage de mes grands-parents » écrit en anglais, espagnol et français. Léa et Tim prennent plaisir à le parcourir et à vérifier que leur espagnol est encore intact.
La fin de journée approche et après 65 kilomètres, nous décidons de frapper à nouveau chez l’habitant. A la sortie du village de Whataroa, après une première tentative, nous continuons la route et apercevons au loin…des cyclistes, c’est sur, c’est eux… André et Brigitte et leur fille Clémentine, âgée de 8 ans.
Nous discutons quelques minutes de part et d’autre de la route. Eux étant aussi à la recherche d’un hébergement nous décidons de suivre le panneau « accommodation » qui se trouve à 200 mètres et d’aller ensemble frapper à la porte de la maison.
Barbara nous accueille à bras ouverts. Ses cottages sont pleins mais elle nous confirme sans hésiter que nous pouvons planter nos deux tentes.
Léa, Tim et Clémentine, voyageant tous trois sur des tandems sont ravis de faire du vélo à leur taille et de les piloter eux-mêmes. Nous papotons avec André et Brigitte, partageons nos expériences. Ils vivent à Mayotte pour 4 ans et passent toutes leurs vacances à voyager en vélo.
Barbara nous propose de nous installer à la table de la terrasse. Puis elle nous apporte quelques bières, une salade de nouilles et un plat de légumes frais.
C’est ça l’accueil des kiwis.
Après une bonne soirée, nous prenons place dans nos tentes et, tels les matelots du Titanic flairant la glace avant la collision, nous commençons à sentir l’humidité.
Dimanche 02/01 : Matahora – Franz Joseph Glacier, 30 km.
Dans la nuit, les averses nous réveillent plusieurs fois. Au petit matin, l’eau est dans la tente, sous les matelas, sur les duvets…nouvelle ambiance. Il pleut des cordes, et des seaux d’eau. Nous trouvons à accrocher la tente au plafond de la terrasse pour qu’elle s’égoutte un peu. Ce sera toujours du poids en moins à porter. Barbara nous propose de nous installer dans sa cuisine pour le petit déjeuner, ce que nous apprécions.
Vient alors le temps pour nous de partir mais qui peut avoir envie de se lancer sous de telles averses ?
Sûrement pas Léa et Tim, encore moins les parents, alors nous faisons durer le petit déjeuner.
Le temps passe et la pluie ne cesse de tomber. Il nous faut bien partir, plier la tente encore humide. Nous demandons à Barbara de nous aider à réserver une chambre pour notre prochaine étape, nous n’avons pas le cœur à dormir sous l’eau. Brigitte et André doivent rejoindre un ami qui finalement va pouvoir venir les chercher en pick up.
Nous devons mobiliser notre courage pour se lancer sous la pluie, même pour une petite étape. Ce n’est pas la force physique qui compte, mais bien le mental. Il faut être fort dans sa tête et ne plus se poser de question.
Allez, courage, il est 13h00, il faut partir.
Au bout de quelques minutes les enfants sont trempés. Tim résiste bien, Léa râle et rouspète, Marc est sans force aujourd’hui, Anne-Claire remonte le moral des troupes comme elle peut.
Paroles et musique :
« I’m singing in the rain
I’m biking in the rain
I’m cycling in the rain
I’m singing in the rain».
La vue est assez bouchée de tous côtés et nous roulons le nez dans le guidon. Les conditions nécessitent une grosse concentration car il y a quand même un peu de circulation. Nous mettons deux heures pour parcourir les 30 kilomètres.
Nous arrivons à Franz Joseph Glacier trempés jusqu’aux os. Nous trouvons la chambre avec bonheur et entreprenons de mettre sécher les affaires. Notre corde à linge fait 2 allers-retours entre les deux lits superposés pour tout accrocher dessus. Le radiateur tourne à fond. Une bonne douche chaude pour nous réchauffer et nous pouvons enfin manger notre pique nique, il est 16h30.
Pendant que Léa et Tim restent dans la chambre à regarder un film, nous sortons faire quelques courses. Une légère accalmie nous permet d’apercevoir le glacier qui autrefois se jetait presque dans la mer.
Il a beaucoup reculé mais reste une des attractions touristiques majeures de ce lieu.
Ce soir, nous optons pour un plat chaud au restaurant (pièce d’agneau avec petits légumes et purée pour les parents, steak, frites, pain ciabatta avec tomates et salade, sauce aux champignons pour les enfants. Un régal !
Lundi 03/01: FJG – Jacob River, 60 km.
Mêmes conditions qu’hier, côté météo. Les nuages déversent des seaux d’eau. Le problème, quand on loue une chambre avec de bons lits, pelotonnés sous la couette douillette, c’est de s’en extraire et de renoncer à ce confort. Nous aurions du dormir sous la tente !
Nous avions vraiment l’intention de partir à 9h00, mais il y a comme une force qui nous pousse à rester à l’intérieur. Nous prolongeons encore ce temps au sec lorsque nous rencontrons au petit déjeuner David, un espagnol de Barcelone voyageant à vélo. Il s’apprête à passer une journée de repos au sec.
« Mais pourquoi nous on doit partir ? » « Je veux pas y aller ». Comment trouver les arguments aux questions de Léa et Tim, comment les motiver ?
Les vêtements sont secs mais les chaussures encore trempées.
Ca y est nous tenons notre idée: nous allons enfiler les pieds dans des sacs en plastique, histoire de ne pas sentir l’humidité tout de suite et de retarder l’entrée de l’eau dans les chaussettes. Ainsi parés, les enfants trouvent cela plutôt amusant et nous partons.
Y a-t-il des degrés dans le trempage des habits et des corps ? La question reste posée. Si nous nous arrêtons trempés, nous avons vite froid et il nous faut repartir en espérant qu’il y ait une montée pour nous réchauffer. Alors, nous visons la prochaine petite ville, sœur jumelle de Franz Joseph Glacier, Fox Glacier, pour notre pause pique nique.
Cette fois Léa a un excellent moral et soutient les troupes avec sa bonne humeur. Elle est rassurée car elle a pu vérifier hier qu’elle n’est pas en sucre. On peut donc traverser des rideaux d’eau à vélo. D’ailleurs, à vélo, faut de l’eau.
Nous avons trois cols à passer dans les 25 premiers kilomètres. Nous roulons bien mais les pentes sont très raides. Le premier col passe bien pour les deux équipes.
Le deuxième est franchi sur le tandem avec succès pour l’équipe des garçons. L’équipe des filles préfère quant à elle faire quelques pas dans un virage particulièrement infranchissable en tandem.
Pour le troisième col, la solidarité entre cyclistes fonctionne au maximum : chacun son rythme et on se retrouve au sommet. Chers kiwis, pourquoi bâtissez-vous des routes aussi raides ? N’avez-vous pas pensé un jour que des cyclistes pouvaient passer là?
Fanlabise se cabre et les filles mettent de nouveau les pieds à terre pour faire les derniers mètres. Il faut pousser, pousser encore. Pas facile d’admirer le paysage avec les yeux pleins d’eau de pluie, avec les brumes masquant les forêts. En revanche nous avons des sons plein les oreilles : les cascades, les rivières, les voitures qui nous doublent.
Nous arrivons à Fox Glacier toujours sous la pluie, transis par le froid de la descente, et sous les yeux ébahis des quelques touristes mettant le nez dehors. Nous visons un bar où nous rentrons pour tenter de nous réchauffer et de nous restaurer. Aujourd’hui, tous les restaurants pratiquent une surcharge sur les prix, c’est comme ça, et nous revoyons notre commande à la baisse : ce sera deux chocolats chauds pour les enfants au lieu de quatre et une pizza. Le serveur nous apporte tout cela et nous fait cadeau des deux chocolats que nous avions retirés de la commande. Nous apprécions ce geste et le chocolat qui réchauffent.
Nouvelle épreuve pour repartir, pour 35 kilomètres de plat relatif. Nous croisons de belles rivières agitées, des ruisseaux débordant de leur lit. Les champs regorgent d’eau, la campagne est inondée.
Nous parcourons cette distance à vive allure et sur cette portion, le compteur dépasse les 5000 kilomètres.
Alors qu’un nouveau dicton voit le jour parmi les troupes : « si t’as le moral dans les chaussettes et que tes chaussettes sont mouillées, ton moral est mouillé », la pluie cesse.
Dix kilomètres plus loin, nous arrivons à Pine Cowel Motel, dans un coin isolé en pleine campagne et louons une cabane :Séchage du linge, douche, dîner, protection contre les sandflies, ces petites mouches noires qui piquent et vous laissent des boutons par dizaine.
Coucher de bonne heure car les parents sont fatigués. A 20h30, il fait encore grand jour. On entend le cliquetis des fourchettes dans les assiettes des voisins en camping car. Le lit est mauvais et grince à chaque mouvement. Léa et Tim n’ont pas sommeil et papotent. Le repos idéal…
Mardi 04/01: Jacob River - Haast, 88 km.
Les averses de la nuit ont cessé au réveil. Le ciel reste couvert mais pas sombre. Nous prenons un bon petit déjeuner (avoine et pomme, toast de beurre de cacahuète ou confiture de framboise, thé, chocolat chaud).
Nous plions tout pour partir à 9h00 et c’est parti pour 90 km.
Nous traversons de belles forêts, les rivières sont plus calmes qu’hier, la route a commencé à sécher. On sent une chaleur moite se dessiner. Le soleil perce de temps en temps. Nous roulons à peu près à plat pendant 28 kilomètres et arrivons à la ferme aux saumons.
Nous nous arrêtons pour observer les quatre bassins dans lesquels sont élevés des saumons à des fins de satisfaire nos papilles gustatives. Le restaurant attenant est là pour en témoigner : on peut manger du saumon frais à toute heure de la journée. Pendant notre pause goûter, nous rencontrons deux cyclistes, une australienne et un allemand, vivant à Melbourne. Quelques kilomètres avec eux puis ils filent, chacun continuant à son rythme.
Nous choisissons de faire notre pause pique nique au bord du lac Moeraki.
C’est l’occasion de nous occuper du roulement à billes de la roue avant de Fanlabise qui craque de plus en plus. Nous remettons de l’huile afin d’atténuer le bruit mais nous sommes bien conscients que cela ne réglera en rien le problème d’usure.
Il nous faut lutter contre les mouches noires qui attaquent de tous côtés.
Heureusement nous avons des armes redoutables et de bons guerriers.
Nous repartons avec les jambes fatiguées, il nous reste encore 33 kilomètres à faire pour atteindre Haast, le bout de la route côtière, et un col à gravir. Encore des pentes bien raides.
Une halte au belvédère nous offre une belle vue sur la mer de Tasman, qui vient claquer sur la côte sauvage de rochers très découpée.
Avélofodeloméyapludosurnovélo : rencontre avec un couple voyageant en camping-car. Ils remplissent nos gourdes, lui est canadien, elle américaine, sont archéologues et vivent à Honolulu. Chaque été, ils vont en Grèce pour leur travail, l’été prochain, ils iront une semaine à Paris.
Nous repartons avec encore deux ascensions, c’est difficile, les enfants en ont marre, et pour une fois, nous aussi. On s’accroche et mobilise notre courage pour gagner le dernier sommet. Puis c’est la descente périlleuse car très raide. Les ralentisseurs sont de grande utilité mais ne suffisent pas tellement les tandems prennent de la vitesse…
Puis le plat, avec pâturages à droite nous laissant deviner la mer au delà, belle forêt de pins de l’autre côté surplombant les buissons et autres flax.
Nous arrivons à Haast Junction, lieu dit de seulement deux hébergements mais rien pour poser la tente. Trois kilomètres de plus pour aller à Haast Town Ship et nous diriger vers le seul backpacker qui permet de camper mais tous les emplacements sont pris. Après 88 kilomètres, il est hors de question de rouler encore. Nous voulons nous reposer deux nuits. Nous optons pour une cabine de quatre lits. Rien ne sert de prévoir pour demain, aujourd’hui suffit. Nous sommes au sec c’est l’essentiel.
Nous sommes inquiets pour la roue avant et loin de tout magasins. Pouvons-nous encore rouler ainsi ? Nous envoyons un courriel à Olivier de Véloland afin de lui demander conseils.
Mercredi 05/01: Journée de repos à Haast.
Grâce matinée mais avec obligation de quitter la cabane avant 10h00. Pour Tim et Léa c’est dur de s’extraire des duvets. La pluie a recommencé de plus belle et nous négocions une chambre à deux lits pour le même prix. Pas envie de planter la tente. Nous trouvons une réponse d’Olivier rassurante. Il faudra changer les billes et les cônes qui sont standart. En attendant, on pourra rouler jusqu’à la prochaine ville et supporter sans s’inquiéter les craquements des roulements.
Vers 11 heures, nous sommes les seuls dans le bâtiment. Journée de travail scolaire, traitement des photos. Il pleut toute la journée.
Dans l’après-midi arrive un couple de français, Valérie et Jean-Benoît, vivant en Nouvelle Calédonie. Nous nous mettons à bavarder puis ils nous proposent de les accompagner jusqu’à Jackson Bay, petit village de pêcheurs.
La voiture avale les 40 kilomètres de nature sauvage avec facilité. Nous arrivons en bord de mer dans un village qui parait bien loin de tout. Balade par un sentier sur pilotis au milieu d’une forêt luxuriante pour accéder à une plage, sauter de rocher en rocher, dénicher quelques étoiles de mer et pierres vertes.
Nous apprécions beaucoup la compagnie de nos nouveaux amis. Marc et les enfants se font une joie de pouvoir communiquer dans leur langue maternelle.
Nous discutons jusque tard dans la soirée avec plein de plans pour la Nouvelle Calédonie qui sera notre étape après l’Australie.