En route vers le soleil
Mardi 06/07 : Lima - San Bartolo, 44 kms.
C’est le grand départ de Lima ; il y a du trac dans l’air, Silvia et Beto veulent nous escorter pour les premiers kilomètres et nous aider à quitter cette ville infernale. Quelle bonne idée, nous leur en sommes vraiment reconnaissants. Juste devant l’hôtel, il y a une fresque magnifique et nous prenons le temps de faire quelques photos. Petit cadeau pour Francisco (il collectionne les images des joueurs de foot de la Coupe du monde), nous recevons un paquet de mouchoirs à la lavande de Silvia « ça vient de chez vous ». Son geste nous va droit au cœur.
Nous parcourons environ 10 kilomètres ensemble. Leur présence nous soutient vraiment, car ces premiers coups de pédales sont difficiles. Puis vient le moment de la véritable séparation. C’est pour nous un véritable déchirement que de les embrasser. Anne-Claire fond en larmes avec Silvia « si l’on ne se revoit pas, je t’enverrai mon fils » lui glisse-t-elle dans un « abrazo » déchirant… La raison nous sépare et nous partons, vers où, pourquoi ? Qu’est ce qui nous pousse à quitter celles et ceux que nous aimons ? Qu’est ce qui nous attend ? Que va-t-il nous arriver ? Et les enfants comment vont-ils s’adapter ? Nous ne retenons pas nos larmes, nous roulons droit vers l’inconnu, l’aventure commencerait-elle vraiment maintenant ?
Les kilomètres défilent, l’air pollué est toujours bien là, les bidons ville, les klaxons, les chiens qui aboient à notre passage. Les tandems pèsent des tonnes, les jambes sont lourdes, la bruine nous enveloppe, tout est gris, encore gris, toujours gris.
Puis se présente devant nous un espace vert, miracle de la nature ou travail de l’homme ? Nous discutons avec le gardien de cette propriété privée pour obtenir l’autorisation de pique niquer.
Beto nous avait conseillé d’aller à San Bartolo, petite station balnéaire, pour dormir et c’est sur ses conseils que nous trouvons un hôtel près de l’église au nom poétique et qui incite à la rêverie « La Posada del Mirador ». Anne-Claire l’appelle « mon petit Santorin » en souvenir de ce séjour fantastique avec Brigitte et Gisèle l’an 1987 de notre ère.
Cet hôtel surplombe la plage et la petite baie de San Bartolo. Après les premières appréhensions, nous laissons arriver la confiance et la détente. Les loupiots s’en donnent à cœur joie sur la plage ; ils attendaient ce moment avec impatience après avoir longé le Pacific toute la journée.
Mercredi 07/07 : San Bartolo - Asia, 62 kms.
Après une bonne nuit, nous mettons presque 3 heures à nous préparer, la faute au p’tit dej. sur la terrasse.
Nous reprenons la route. Fanlabise et Cassbizou ont belle allure, montés par nous 4. Il faut vous dire que Fanlabise a vécu ses premières aventures avec Martine et Patrick, Lison et Tom et nous l’avons adopté en mai 2009. Son acolyte, Cassbizou est un jeune premier, tout fraîchement préparé par l’équipe de Véloland. Il n’est pas encore rodé et grince un peu de part et d’autre.
La bruine du matin nous accompagne encore, les premières petites montées sont là. Nous nous habituons progressivement au trafic de la panaméricaine, somme toute pas si dense qu’on le craignait. Nous roulons sur la bande d’arrêt d’urgence qui est bien respectée par tous les véhicules.
Bien fatigués, nous nous arrêtons pour déjeuner à Mala. Nous avons faim et nous manquons d’entraînement mais ça on le savait. Nous trouvons à manger pour 12 soles (=3,50 euros) 2 soupes, 4 assiettes de pollo con arroz y papas fritas, dos infusiones, un paquet de biscuit et une bouteille de coca cola pour la route.
Nous faisons escale à Asia, en bord de mer, dans un hôtel tenu par 3 perroquets qui nous accueillent par des « hola » bien marrants. Léa et Tim vont jouer sur la plage et inscrivent dans le sable des messages pour les mouettes péruviennes du genre « le tour du monde de Léa, Tim Anne-Claire et Marc ».
Pique nique dans la chambre (sandwich au thon et avocat), suivi d’une séance cinéma sur le joujou de Marc « Arthur et les Minimoys ». coucher 21h00 avec la ferme intention de démarrer plus tôt demain.
Jeudi 08/07: Asia – San Vicente de Canete, 48 kms
Raté, problème d’organisation, il nous manque des victuailles que nous avons du mal à trouver dans ce village d’apparence pauvre. Départ 10h45, ce qui est tard. Nous traversons des zones désertiques, des paysages lunaires ce qui donne l’envie aux enfants d’aller planter leur drapeau au sommet d’un cratère. Auraient-ils pu dire « on a marché sur la lune » et bien oui, ils l’ont fait.
Nous prenons un menu en bord de route à San Luis de Canete soupe grasse à l’os, céréales patates, riz, boissons chaudes.
Nous repartons et entrons dans San Vicente de Canete à une heure de grande animation dans la ville.
Un homme nous déconseille de poursuivre notre route car il y a 55 kms de désert avant le prochain village. Vu l’heure déjà avancée, nous décidons de nous arrêter là. Cette ville nous met en alerte, nous nous sentons insécurisés, regardés avec étrangeté. Nous nous arrêtons pour interpeller une femme, qui nous apparaît bienveillante sur une adresse « d’hospedaje ». Elle propose de nous accompagner et nous nous retrouvons un peu en sortie de ville dans une rue calme, accueillis par une famille sympathique à l’Hospedaje Ensueno » Tout y est ; chambre à deux lits, eau chaude, connexion internet.
Vendredi 09/07 : San vicente de Canete – Pisco 97 kms
Fort de notre expérience, tout est plié pour un départ à 8h30 Yes !
Tout le monde est en forme. Nous avançons bien. L’équipe des garçons commence à être plus efficace notamment dans les montées. Marc se sent mieux en jambes et Tim se met à appuyer sur les pédales de manière régulière dans les montées. Sans cela toutes les bosses sont difficiles et pénibles. Le duo est mieux coordonné et Tim n’est même pas fatigué. C’est dire si il y a de la marge ! Quant aux filles, tout va bien dans le meilleur des mondes ; Léa est courageuse, persévérante, soutient l’effort sans rechigner et avec un brin de facilité, ce qui ravit sa maman. Nous sommes heureux de pédaler ensemble et d’avancer à vive allure. La traversée de Chincha Alta se fait dans les encouragements et saluts des habitants. Beaucoup de sourires, de gestes de la main, des cris des enfants « mira, mira », des klaxons nous ont adressés. Un homme nous suit en voiture et s’arrête nous photographier à plusieurs reprises. Nous nous sentons forts car soutenus par toutes cette humanité. Comme quoi les villes se suivent mais ne se ressemblent pas.
Nos 97 kms nous mènent comme prévu à Pisco où un hôtel nous tend les bras. Conseillé par le GDR, on y trouve donc des français mais surtout un confort apprécié au terme de cette grande journée. Nous y resterons 3 nuits.
Samedi 10/07 : Sur Pisco, jour de repos, brille le soleil de tous ses éclats !
Nous espérons qu’il nous accompagnera le reste de notre voyage.
Nous découvrons une ville qui garde les stigmates du terrible tremblement de terre du 15 août 2007. 800 morts en 3 minutes, dont 160 qui assistaient à la messe de l’Assomption dans l’église de la Plaza de Armas. Aujourd’hui, c’est un terrain vague avec un tas de pierres sur lequel se dresse une croix en bois.
Une grande partie de la ville et de ses environs a été détruite ainsi que toutes les maisons coloniales. C’est un spectacle de désolation. Dans chaque rue, les travaux de reconstruction sont à l’œuvre, à des stades variés et avec de faibles moyens. Certes la vie continue malgré tout. Beaucoup de petits boulots (vendeurs dans les rues, conducteurs de monotaxis, cireurs de chaussures, balayeurs, gardiens, etc comme dans tout le Pérou.
Dimanche 11/07 : Lever 6h30 pour la visite des îles Balestas et de la réserve de Paracas. C’est grandiose et nous réservons les photos pour un prochain article.
Demain on reprend la route.
Jeff l'ami de Jackelin , Nelson et Carine 17/07/2010 14:55
carine 17/07/2010 11:16
Elisabeth Hinsinger 15/07/2010 22:26
ben 13/07/2010 21:34
maman donzel 12/07/2010 16:03