Du jeudi 27/01 au jeudi 03/02 : une semaine à Christchurch, chez Richard et Noela.
Un accueil chaleureux.
Richard nous attend et nous sommes accueillis par un chaleureux « bienvenue notre maison est votre maison » clamé en français.
Les vélos trouvent leur place au garage, deux chambres nous sont offertes. Nous pourrons utiliser à notre gré la cuisine, le lave-linge, tout le confort d’une maison sans oublier l’accès internet qui nous relie avec notre univers familial et amical. Noela nous laissera aussi sa voiture durant notre séjour. Que vouloir de mieux ! Nous sommes ravis.
Nous visitons la maison et le jardin. Au moment du repas nous faisons plus connaissance avec Richard, et Noela qui rentre de son travail.
Toutes les meilleures conditions sont réunies et répondent à nos besoins, pour nous reposer après une semaine de tandem, pour nous consacrer au travail scolaire, visiter la région et nous préparer tranquillement pour notre départ en Australie.
C’est dans des draps que nous nous glissons, Léa et Tim sont ravis d’avoir chacun un lit. Nous les sentons déjà bien à l’aise avec nos nouveaux amis.
Après une grâce matinées bien méritée, les habitudes des journées de repos s’installent. L’après-midi nous rejoignons Don et Pat que nous avions rencontrés à Tahiape sur l’île du nord. Nous sommes heureux de les revoir. Don nous a trouvé, comme promis, 4 cartons pour emballer nos tandems et nous les apportera demain.
Belle coïncidence, ils habitent à quelques rues de chez nos hôtes.
Durand le week-end, Richard et Noela proposent de nous accompagner à la découverte de leur ville.
Christchurch, capitale de l’île du sud.
Seconde plus grande ville du pays après Auckland et devant Wellington, Christchurch est une ville élégante au style très anglais, avec de grands espaces verts, des jardins magnifiques, et une rivière qui serpente en centre ville.
The Arts Centre occupe des bâtiments néo gothiques de l’ancienne University of Canterbury de 1874. C’est un complexe aujourd’hui dédié aux arts, à la culture, à la science. Nous flânons aussi sur le traditionnel marché artisanal et gastronomique, installé chaque week-end.
Ce jour là déambulent dans les rues toutes sortes d’artistes (festival de spectacle de rue). Devant Cathedral square, nous regardons un spectacle d’une artiste sur…un vélo.
Nous avons le plaisir de saluer Pat qui expose ses peintures dans Worcester road.
Le vieux tramway circule au cœur de Christchurch et passe sous nos yeux admiratifs dans cette rue qui mène à Canterbury museum.
Ce musée occupe des bâtiments de 1867 à l’entrée du jardin botanique. Des galeries sont consacrées à l’histoire maorie et notamment à celle des chasseurs de moas, gros oiseaux aujourd’hui disparus et ressemblant à des autruches.
Nous apprécions la reconstitution visuelle et sonore d’une rue de la ville dans les années 1870, où à l’époque, le grand-bi et le cheval contribuaient aux déplacements. L’histoire ne nous dit pas si les colons envisageaient de faire un tour du monde avec ces engins là.
Une ville secouée par les tremblements de terre.
Christchurch, est soumise fréquemment aux tremblements de terre. Celui du 4 septembre 2010, de force 7.0 a marqué la ville et les esprits et heureusement n’a fait que des dégâts matériels, l’épicentre étant à trente kimomètres de la ville. Celui du 26 décembre a réveillé tous les habitants de la ville à 4 heures du matin, sans victime. Depuis les secousses continuent et les habitants redoutent un tremblement de terre plus violent. Il paraîtrait que la ville soit secouée plus de 600 fois par an !
Sur notre chemin, Noela et Richard nous montrent quelques traces des derniers tremblements de terre et de certains rafistolages imaginés par les habitants.
Là où un immeuble s’est totalement effondré, des personnes bénévoles viennent chaque week-end donner de leur temps pour la reconstruction d’un espace vert.
NDLR : A l’heure où nous rédigeons cet article, nous apprenons qu’un nouveau tremblement de terre vient de secouer violement Christchurch. Celui-ci a été de force 6.3 et il a fait 75 morts, le plus meurtrier depuis 1931. Ce nombre pourrait augmenter car plus de 300 personnes sont portées disparues. Les dégâts matériels sont catastrophiques.
Nous venons de joindre nos amis par téléphone. Tous sont indemnes mais fortement traumatisés par ce qu’ils viennent de vivre, en journée. Leurs maisons semblent avoir été aussi épargnées. Mais certains de leurs proches n’ont pas eu cette chance. L’électricité, l’eau, les lignes téléphoniques sont coupées.
La solidarité s’organise. Noela et Richard accueillent chez eux trois personnes, qui n’ont pu retourner dans leur backpacker, celui-ci s’étant écroulé et trois autres qui n’ont pas pu repartir, l’aéroport étant fermé. Selon eux, il pourrait y avoir de nouvelles secousses.
Une météo changeante.
Canterbury est une des régions les plus sèches du pays mais le climat est changeant comme dans le reste de la Nouvelle Zélande. Il fait sec et chaud quand le vent souffle du nord.
Les nuages venant de l’ouest chargés d’eau après la traversée de la mer de Tasman sont stoppés par les Alpes du sud et ont perdu l’essentiel de leur humidité quand ils atteignent Canterbury. En revanche le vent du sud entraîne la chute des températures. Polaire, pas polaire, comment s’habiller et jongler avec les quelques habits dont chacun d’entre nous dispose, afin d’être adaptés à cette météo changeante ?
Une soirée festive.
Nous organisons une rencontre entre Don et Pat, Richard et Noela. Nous nous lançons dans la confection d’un repas français, les papilles sont en alerte : émincé de poires sur coussin de salade verte, avec zestes de fromage orange, sauce huile d’olive, vinaigre basalmique, poulet à l’abricot (merci à ma marraine pour cette excellente recette), avec farandole de grains de riz blanc au jasmin, gourmandise du palais : iceberg de vanille sur océan d’ananas et blueberry, partiellement nappé d’un manteau de chocolat noir. Café ou thé.
Le vin aidant à l’installation de la bonne ambiance, en fin de repas, Richard se saisit de sa guitare et fait rocker les accords, ce qui incite Marc, Léa et Tim à s’emparer eux aussi d’instruments de musique. Cool !
Excursion à Akaroa, village aux couleurs française.
C’est de bonne heure et équipés d’un pique nique, que nous nous installons dans la voiture de Noela, Marc au volant puisqu’il a obtenu le permis de conduire une voiture automatique à gauche.
Aujourd’hui, nous allons visiter Banks Peninsula formée de deux anciens volcans et la ville la plus française de Nouvelle Zélande.
En route nous faisons une halte sur Birdlings Flat, et sa grande plage de galets. Cela donne l’envie à Léa et Tim de réaliser une œuvre d’art en remerciement à toutes celles et tous ceux que nous avons rencontrés et les beaux paysages qui se sont offerts à nos yeux émerveillés.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons à Little River. Le I-site est installé dans l’ancienne gare. Là, nous mesurons combien notre séjour en Nouvelle Zélande touche à sa fin. Nous sommes au bout de la voie.
Puis la route monte sérieusement, une colline, puis une deuxième, et des magnifiques points de vue sur Akaroa Harbour avant de descendre dans cette baie superbe.
Nous sommes accueillis par le drapeau bleu blanc rouge à l’entrée de la ville.
Nous passons devant « The grand hôtel ». Les rues portent des noms français, et beaucoup de fleurs. Nous ressentons un certain art de vivre à la française, qui est d’ailleurs très recherché pendant l’été.
Les Maoris ont occupé la péninsule assez tôt et lui ont donné son nom, « Akaroa » ce qui signifie la longue baie. Dans l’histoire de la conquête de nouveaux territoires dans le Pacifique, les anglais ont remporté une victoire sur les français en signant le traité de Waitangi en février 1840, qui plaçait la Nouvelle Zélande sous la souveraineté de la couronne britannique. Sans cela ce pays aurait pu être une colonie française. Lorsque les baleiniers et colons français sont arrivés à Akaroa, le drapeau britannique flottait déjà depuis huit jours. Ils ont quand même décidé de s’y installer et de se naturaliser anglais pour participer à la construction du village. Aujourd’hui, ils sont fiers de leurs racines françaises et, pour certains, de leur nom de famille francophone.
Nous nous promenons dans le village, sur le front de mer avec la jetée d’où partent les sorties en mer, et jusqu’au phare, avec de là une grimpette jusqu’au cimetière.
Nous flânons sur la plage, Léa et Tim retrouvent les joies du château de sable.
Le temps change d’un coup, se couvre une nouvelle fois, ce qui ne nous dissuade pas de rentrer à Christchurch en passant par la route des crêtes et nous donne ainsi une belle idée de ce relief volcanique.
Le départ de la Nouvelle Zélande.
Nous formons une équipe de bénévoles. Don et son ami Peter qui parle un peu français, Richard, Marc et Anne-Claire s’attèlent à la préparation des tandems : nettoyage, changement d’un rayon et dévoilage de la roue, démontage et emballage dans les cartons, ce qui nous occupe la journée.
Le dernier jour est consacré à l’emballage des sacoches. Nous en profitons pour nous délester de quelques affaires inutiles.
Jeudi 03 février, nos « taxis » sont tous là : Noela a pris sa journée pour nous conduire à l’aéroport. Don et Pat viennent avec leur van pour y charger les deux cartons des tandems. Leur ami Peter est là aussi avec quelques places dans sa voiture.
Dans ces conditions, bien guidés, tout est facile : pour gagner l’aéroport, trouver le point d’enregistrement des bagages. Tout se passe sans problème. Nous attendons que le point d’enlèvement des bagages encombrants ouvre pour y larguer les tandems. Nous disons adieu à nos amis kiwis, Don, Pat et Peter.
Sortant de son travail, Richard nous rejoint et nous partageons notre pique nique sur les fauteuils. Tim et Léa profitent encore un peu de Noela.
Puis vient l’heure d’embarquer. Nous serrons très fort nos amis dans les bras, et les laissons disparaître dans le hall, avant de nous engager vers le départ. Les formalités de douanes sont rapides et simples. Personne ne sonne au détecteur. Nous pouvons pénétrer dans l’avion et quitter avec émotion cette magnifique terre :
Aotearoa, pays du long nuage blanc.
Merci à tous nos amis de Nouvelle Zélande